vendredi 26 février 2010

Ditilou



C'est le week-end et le premier jour des vacances, nous emmenons donc maman à la découverte de notre petit pays. En compagnie, de Carole et Fred ainsi que de Muriel et Richard et leurs familles, nous partons rejoindre Guilaine et François à Ditilou, un petit campement dans les montagnes au nord de Tadjoura. Tout le monde en voiture : nous 5, maman et Romain, un copain d'Alexis que nous gardons pour quelques jours pendant que ses parents voyage en amoureux à Dubaï. Nous contournons le golf du Goubet sous un ciel menaçant, dans le brouillard avec en prime quelques gouttes de pluie ! Autant s'habituer tout de suite, puisque c'est le temps que nous aurons tout le week-end ! Lorsque nous quittons la route et nous engageons pour 13 km de piste, c'est un paysage une fois de plus totalement différent de ceux que nous avions pu voir jusqu'ici. Au loin de hautes montagnes, et tout autour... des arbres ! Quelle merveille ! A Djibouti, la verdure se fait rare, mais là, au bord d'oueds non asséchés, toute une variété d'arbres aux teintes de vert, des plus foncées aux plus claires, abrite de nombreux petits villages. Nous nous enfonçons encore un peu plus dans la forêt et oublions peu à peu que nous sommes à Djibouti, pays si aride ! Après 1h15 de montées et descentes sur 13 km de cailloux, nous arrivons au campement de Ditilou. Nous nous installons dans nos petites huttes en attendant le retour de Guilaine et François partis en balade. On s'installe ensuite pour le repas avec autour de nous, près à sauter dans nos assiettes dès que nous tournons le dos... des singes ! Il y en a partout ! Lorsqu'une table se vide, ils accourent pour finir les restes et renversent les tasses de chaï pour boire ce thé sucré. Les enfants, que les quartiers d'orange au dessert n'intéressent pas, sont tous contents de pouvoir les offrir aux singes. Il suffit de tendre la main, pour que délicatement, ces petits animaux les attrapent. Perchés dans les arbres, il y a aussi les calaos qui attendent les miettes. En début d'après-midi, nous enfilons les chaussures de marche pour partir en forêt avec un guide. Aïe !!! Nous n'avions pas prévu que les balades auraient ce niveau de difficulté ! En effet, nous empruntons des chemins de chèvres, et ce que nous avions pensé être une promenade ressemble plus à de la petite escalade par moment ! Les enfants s'en donnent à cœur joie, eux qui adorent crapahuter, mais pour maman qui se remet juste de son opération de la hanche, le sentier semble un peu compliqué ! Courageuse, elle ne veut pas faire demi-tour, alors aidée d'un bâton et parfois de Philippe ou de moi pour ne pas glisser, elle va jusqu'au bout d'1h30 de marche, sur un terrain accidenté. Ce n'était sans doute pas très prudent, mais elle est très fière d'avoir réussi. Demain matin c'est une balade de 3h30 qui nous attend et de difficulté un peu plus importante, mais il ne faut pas abuser non plus, alors, seuls les plus compétents suivrons le guide au travers des montagnes. En attendant, c'est l'heure de la douche, car nous avons eu bien chaud, avant de passer à table avec nos amis les bêtes ! Nous trainons un peu en papotant, et la fatigue se faisant sentir, nous regagnons nos huttes pour une bonne nuit de sommeil. Enfin pas pour tout le monde ! Moi, j'ai veillé sur le repos de chacun, n'arrivant pas à m'endormir à cause d'une odeur de "pipi de chat" imprégnant mon couchage ! De plus, toute la nuit, sans interruption, il a plu (pourvu que les oueds que nous avons traversé à l'aller ne se remplissent pas trop vite et que nous puissions repartir cet après-midi !) Après un réveil plus facile pour certains que pour d'autres, un petit déjeuner composé d'excellentes galettes djiboutiennes (très appréciées des singes également !), nous nous préparons pour notre seconde promenade, au choix de chacun. Guillaume et Philippe partent avec le premier groupe. Accompagnés des plus courageux, ils crapahutent à flanc de montagne dans un brouillard à couper au couteau, puis sous une terrible averse qui les trempe jusqu'aux os ! Comme si les intempéries n'étaient pas suffisantes, ils doivent également courir sous un essaim d'abeilles agressives ! Ils avancent ainsi jusqu'à un oued où tombe une cascade : superbe ! Mouillé pour mouillé, Guillaume décide de prendre une douche... rafraichissante, avant le chemin du retour vers le camp. Maman (qui a déjà suffisament forcé la veille), Anaelle, Carole et Candice (qui n'a que 4 ans), la sœur de Richard et son amie (qui ont souffert lors de la balade de vendredi) et moi-même formons un second groupe et partons sur la piste, pour une promenade plus aisée. A peine avons-nous quitté le camp que la pluie se met à tomber. Il est encore temps de faire demi-tour, et nous rebroussons donc chemin pour découvrir Romain, assis sagement sur une chaise, entouré d'Alexis et ses copains, une compresse posée sur le crâne : Et oui, notre petit invité s'est ouvert en lançant des cailloux, il n'avait pas prévu que l'un d'eux puisse lui retomber sur la tête ! Après avoir joué les infirmières, nous nous installons à l'abri et passons le temps autour d'un jeu de société. Au bout d'une petite heure, le soleil faisant son apparition, nous repartons en promenade. Cette fois, nous marcherons pendant 1h30, traversant de jolis petits villages et profitant du magnifique paysage. Lorsque nous rentrons, tout le monde est déjà là. Nous nous retrouvons autour d'un verre pour raconter nos exploits, avant de manger et de reprendre la route en direction de Djibouti... encore une fois sous la pluie ! C'est la fin du week-end, nous sommes tous bien fatigués mais heureux de cette sortie au milieu d'une nature verdoyante.

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